Les jeunes entrepreneurs offrent-ils une opportunité de faire progresser la France ?

La France s’engage dans une quête ambitieuse pour assurer sa compétitivité économique et préserver son indépendance. Cela nécessite un équilibre délicat, impliquant des décisions visant à encourager l’ambition et la prise de risque, tout en venant en aide à sa jeunesse, dont certains sont en situation précaire.

Le “sine qua non” de la compétitivité économique !  

Malgré la solide position de la France à l’échelle mondiale, ses problèmes internes persistent et la ralentissent. L’une de ces lacunes est le manque de cohésion sociale et de maintien de la sécurité, pourtant cruciaux pour l’accélération de son développement économique.

Récemment, une série d’émeutes dévastatrices en réaction aux abus policiers a mis en évidence des tensions sociales grandissantes dans le pays. Ces vagues de mécontentement, souvent portées par des groupes importants de jeunes désabusés notamment du fait d’opportunités limitées, menacent à la fois le progrès économique et social. Cela survient à un moment critique où la France a fortement besoin de nouvelles idées et d’enthousiasme collectif.

Les lacunes en compétences, particulièrement dans des domaines clés comme la technologie, créent des obstacles majeurs et gagneraient à sortir des schémas habituels en ralliant toutes les forces vives, y compris au sein des quartiers populaires et des communautés rurales actives. Puisque que la diversité et la fusion des cultures sont reconnues comme des moteurs d’innovation, créer l’environnement propice à l’émergence de nouvelles idées et de perspectives est certes complexe, mais plus qu’opportun.

Si certains défis structurels liés aux politiques d’aménagement des territoires sont soulignés dans un rapport récent de l’Institut Montaigne, d’autres tendances spécifiquement liées aux jeunes peuvent laisser place à plus d’optimisme.

Prenons par exemple la perception que les jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville ont de l’entrepreneuriat. Il s’agit pour eux, “d’un moyen de résilience agissant comme un levier d’intégration à l’économie”. Le rapport de l’Indice Entrepreneurial Français de 2021 regorge de données qui établissent le développement de leur culture et appétence entrepreneuriale.

Pour ceux qui passent effectivement à l’action, la contribution de leurs PME à la création d’emplois, y compris dans les régions, témoigne de l’impact que chacun peut avoir sur sa propre condition socio-économique et sur celle de son environnement immédiat.

Enfin, la montée des activités d’entrepreneuriat social, se révèle un moyen efficace de résoudre des problèmes sociaux tels que le changement climatique mais aussi la délinquance et la pauvreté (voir schéma ci-dessous).

Source : Baromètre de l’entrepreneuriat social 2021

Pour beaucoup de jeunes français ambitieux, impatients, l’entrepreneuriat peut offrir un débouché – bénéficiant à la fois à eux-mêmes et à leurs communautés.

Les nouvelles générations d’entrepreneurs ont une plus grande propension à s’intégrer dans leurs communautés et, en raison de leur fort capital social, sont plus susceptibles de contribuer au développement économique local, à la création d’emplois et à la cohésion sociale. Cela peut avoir des effets positifs sur la stabilité sociale. Depuis 2021, « la catégorie des 25-34 ans est d’ailleurs celle qui affirme être le plus à l’aise avec les termes d’entrepreneurial social (43%), d’entreprise à mission et d’entrepreneurial à impact ».

Le ‘Pacipreneurship’ de la Corée du Sud : Une Source d’Inspiration pour la Cohésion Sociale

La France peut s’inspirer du “soft power” de la Corée du Sud et de son “Pacipreneurship”. Le concept, récemment théorisé par l’enseignant chercheur Yong Ji Kim , considère l’entrepreneuriat comme un outil efficace et rapide de pacification. Dès qu’un projet entrepreneurial est mis en œuvre, et quel que soit son degré de succès, un mouvement collectif est enclenché pour mobiliser des ressources partagées afin de mieux lutter contre les problèmes sociaux, environnementaux et internationaux.

Pour preuve, l’explosion mondiale des industries technologiques et créatives sud-coréennes a été rendue possibles par l’investissement massif dans ce que sa jeunesse est capable de produire en dépit de la lutte des classes, en dépit du trauma de la scission de l’île, en dépit de la pauvreté héritée des différentes vagues d’invasions subies.

Comment ? En instituant de puissantes agences gouvernementales dont le KOCCA (Korean Créative Content Agency) qui mène une politique stratégique de soutien systématique au business national de contenus. Les bénéficiaires de ses investissements sont notamment issue des programmes de sélection massifs parmi les plus jeunes artistes, parfois dès 12 ans.

Les résultats sont bien là, et le discours portant sur les jeunes populations en Corée du Sud a positivement changé. Cela peut servir de modèle pour les Français alors qu’ils tracent la voie à suivre pour la cohésion sociale.

Source : Stakeholder, Capitalism and Pacipreneurship – Yong Jin Kim, Professor at Sogang University, South Korea. Rapport de la Conférence 2023 ICSB.

L’émergence de nouveaux modèles

Pour exploiter le pouvoir et l’ambition de ses jeunes, la France doit allouer davantage de ressources éducatives, humaines et financières dans les écoles et les centres de formation pour soutenir l’entrepreneuriat. Cela aiderait à encourager les jeunes à considérer cela comme une option de carrière viable et valorisée, en particulier là où ils sont marginalisés dans le monde du travail.

Il est essentiel de les sortir de la voie unique de la recherche d’emplois qui leur est proposée et de renforcer leur capacité à prendre l’initiative. Le développement d’écosystèmes entrepreneuriaux inclusifs dans les quartiers populaires et les zones rurales offrirait aux jeunes un environnement propice au développement de leurs projets entrepreneuriaux. Dernièrement, les incubateurs traditionnels et les espaces de coworking ont d’ailleurs été rejoints par de nouveaux programmes tels que les “coopératives éphémères“.

Les Coopératives de Services pour les Jeunes (CSJ) et les Coopératives de Jeunes Adultes (CJA) visent à promouvoir l’autonomisation des participants et à renforcer les liens sociaux dans les quartiers locaux en mettant en place des projets collectifs. Ces initiatives peuvent et doivent être étendues pour soutenir et mettre au défi les jeunes de travailler ensemble pour réparer une France fracturée tout en renforçant le dynamisme économique. Car les jeunes entrepreneurs de la France jouent un rôle majeur dans notre avenir.

Founder & CEO at | + posts

I've walked the path from corporate to entrepreneur, driven by my passion for transformation. With 12 years as a legal business partner at Lagardere, I embraced the power of digital innovation. Inspired by this foray into “intrapreneuship”, I launched 'Qwampus': an Incubation Management System empowering unlikely entrepreneurs to shape their dreams. As teacher and coach, I empower youth and women to merge Sustainable Development Goals with entrepreneurial brilliance. Together, we redefine success and forge a brighter future.